Le sucre caché est cet ingrédient que l’on ne voit pas dans un produit alimentaire, mais qui est souvent présent de manière disproportionnée. On peut le comparer au sucre ajouté, mais il ne s’agit souvent pas de la même chose, car le sucre caché est parfois intrinsèque à la nature de l’aliment et n’a donc pas besoin d’être ajouté.
D’autres fois, il s’agit d’un sucre qui a été introduit pour augmenter l’appétit pour le sucré ou pour masquer certaines mauvaises odeurs, textures ou carences.
Dans tous les cas, il s’agit d’un sucre dont nous ne soupçonnons pas la présence et que nous sommes souvent incapables d’identifier clairement en goûtant l’aliment.
L’OMS recommande que le sucre représente moins de 10 % de la valeur calorique totale de votre alimentation : “Chez l’adulte comme chez l’enfant, la consommation de sucres libres doit être réduite à moins de 10 % de l’apport calorique total. Une réduction à moins de 5 % de l’apport calorique total aurait des effets bénéfiques supplémentaires sur la santé”.
Mais en réalité, nous sommes loin d’atteindre ces objectifs. Selon l’Association française de pédiatrie de soins primaires, “sur la base de plusieurs études récentes, on peut dire que la consommation de sucres ajoutés et cachés en Europe représente 7 à 12 % de l’énergie quotidienne totale (EQT) chez les adultes et 11 à 18 % chez les enfants”.
L’association ajoute qu’une grande partie du sucre caché chez les enfants provient des boissons sucrées : “selon les données de 2011-2014, la consommation moyenne de ces boissons chez les enfants et les adolescents s’élevait à 7,3% de la DJT, une proportion qui augmentait avec l’âge, atteignant près de 10% chez les adolescents”.
Au-delà des boissons sucrées
La présence de sucre dans tous les types de boissons gazeuses, ainsi que dans la plupart des gâteaux et biscuits, dans les sucreries de toutes sortes, dans les céréales du petit-déjeuner, etc. est bien connue et notable.
Nous sommes conscients de la quantité de sucre et pouvons donc éviter ou modérer sa consommation, qui est néfaste pour notre santé cardiovasculaire. Mais dans le cas du sucre caché, par définition, nous ignorons son existence dans des produits qui nous paraissent tout à fait normaux et que nous consommons sans être conscients de leur potentiel nocif.
C’est pourquoi il est important de les connaître, afin de modérer leur consommation ou d’opter pour des produits plus sains. Voici dix de ces aliments au sucre caché que vous ne soupçonnez probablement pas.
Les dix sales sucres cachés
1) Le pain de mie
Il y a moins de dix ans, la consommation de pain tranché ou de pain anglais représentait 10,7 % de l’ensemble du pain consommé par les ménages français, selon les données du cabinet de conseil IRI World Wide. Aujourd’hui, la Confédération française des boulangeries estime qu’elle représente “la moitié du chiffre d’affaires annuel de la France” pour le seul pain de boulangerie, sans compter les versions industrielles.
Nous avons déjà écrit un article sur les raisons d’éliminer le pain de mie de notre alimentation et nous avons indiqué que la principale raison était sa quantité disproportionnée de sucre. En partie parce que cet ingrédient est utilisé pour faire fermenter la levure et produire du gaz, ce qui fait lever la pâte.
Mais aussi pour rendre le produit plus appétissant et donc susceptible de nous faire manger plus que de raison. Un pain moyen contient environ 8 à 10 grammes de sucre pour deux tranches, ce qui signifie que dans deux sandwichs, il y a entre 16 et 20 grammes, soit l’équivalent de trois grumeaux.
2) Les sauces industrielles
Du ketchup omniprésent aux sauces tomates en bocaux en passant par toutes les moutardes et vinaigrettes, le sucre est très présent, avec une moyenne de 21 grammes pour 100 grammes de sauce.
3) Les pizzas
N’oubliez pas que les pizzas sont préparées avec de la farine raffinée, qui n’est rien d’autre que de l’amidon pur et dur, qui est décomposé en glucose dans l’intestin. La base de la pizza libère donc de grandes quantités de sucre caché, ce qui peut être évité si la pizza est fabriquée avec de la farine complète, ce qui est très rare.
4) Les barres diététiques
De nombreuses personnes consomment ces barres comme complément après ou avant le sport, ou comme substitut d’un repas normal. Ce que ces personnes ignorent, c’est que ce type de produit peut contenir jusqu’à 36 grammes de sucre pour 100g de produit.
Les sucres qu’ils contiennent sont souvent spécifiés de manière insaisissable dans la composition.
5) Jus de fruits
Les jus de fruits naturels contiennent déjà une quantité considérable de sucre intrinsèque, mais si l’on se tourne vers les jus industriels emballés et concentrés, on constate que ces quantités de glucose montent souvent en flèche.
Selon une étude basée sur des personnes à risque cardiovasculaire, boire plus de cinq verres par semaine de boissons sucrées ou édulcorées, y compris les boissons light et les jus de fruits, augmente l’obésité abdominale, l’hypertension artérielle, le taux de triglycérides dans le sang et diminue le bon cholestérol.
Par ailleurs, une étude menée par le service de pédiatrie de l’hôpital universitaire Rey Juan Carlos en 2014 a montré que 70 % des enfants boivent des jus de fruits conditionnés au goûter, ce que les sociétés scientifiques s’accordent à limiter car ces aliments sont riches en sucres et ont peu de valeur nutritionnelle.
6) Les yaourts du petit-déjeuner
Un autre cas est celui des mythes concernant les aliments légers, tels que les yaourts. L’un d’entre eux est qu’ils font maigrir car ils apportent moins de calories. C’est faux, car la méthode de mesure des calories est basée sur les graisses du lait, alors que ce qui est vraiment nocif, ce sont les sucres ajoutés qu’ils contiennent souvent.
Selon Sinazúcar.org, “un yaourt Carrefour Kids contient 18 grammes de sucre, dont 5 correspondent au lactose naturel du sucre et les 13 autres aux sucres cachés et ajoutés”.
7) Certaines boissons végétales
Dans la gamme des boissons végétales connues sous le nom de laits végétaux, il faut faire attention à la sélection pour notre consommation, car certaines d’entre elles contiennent pas mal de sucres ajoutés, comme on peut le lire dans leur composition nutritionnelle. La nutritionniste Júlia Farré recommande de modérer les boissons à base d’avoine et de riz.
8) Les sushis
Nous en arrivons aux sushis et donc au grand problème du riz raffiné, c’est-à-dire sans fibres alimentaires. Il se passe la même chose qu’avec la pizza : le riz, comme le blé, est une céréale, et les céréales accumulent dans leurs graines de l’amidon, c’est-à-dire de longues chaînes de sucres. Il est recommandé de ne pas abuser de ce type de plat.
9) Le chocolat
Le chocolat noir est une masse de pâte de cacao avec du sucre et le pourcentage de cet ingrédient peut varier de 50 % à 1 % dans le cas des chocolats à 99 % de cacao, qui sont les seuls recommandés.
Si l’on parle du chocolat au lait, la teneur en sucre de ce produit est encore plus élevée, car il résulte du mélange de beurre de cacao, riche en sucres, avec du lait concentré. Il s’agit donc d’un produit très nocif.
10) La crème de vinaigre de Modène
La crème de vinaigre de Modène, vendue comme un produit de luxe et qui fait si bien sur les salades grâce à son goût caramélisé, est en fait une addition de sirop de glucose avec du vinaigre de mauvaise qualité, ce qui peut représenter 43 grammes de sucre pour 100 ml, comme on peut le lire sur le compteur de calories .